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LE PASSEUR DE CULTURE

Dans le cadre du projet « balades urbaines » de Migrantour, un travail collaboratif se met en place.

Les balades, les voyages, que nous allons créer permettent de découvrir des aspects culturels méconnus des migrations dans les villes de l’agglomération parisienne.

Le but étant de mieux appréhender l’ailleurs et l’autre.

Puis, cela permet également de créer des liens avec les habitants, c’est une découverte mutuelle !

 

« Le migrant devient alors le passeur de culture, l’initiateur de patrimoine, le lien personnel à son quartier et environnement, le réalisateur de son propre voyage »

http://www.mygrantour.org/fr/migrantour-paris/ 

Pour cette année 2017-2018, les étudiants de l’Université Paris V Descartes, les étudiants de l’Inalco et des bénévoles s’allient pour la réalisation de balades urbaines.  Pour cela, les acteurs du projets, suivent une formation à travers des cours d’anthropologie, de géographie, de tourisme et d’histoire du territoire.

Le passeur de culture deviendra ainsi un véritable guide lors de ces balades.

Son rôle de médiateur

    Le rôle des médiateurs est primordial lors des balades. Certes les balades constituent l’activité principale, mais sans paroles, sans médiateurs, elles n’ont pas grand intérêt. Les médiateurs créent le lien entre nous et l’environnement, nous accompagnent tout au long de ces parcours, et c’est pourquoi ils doivent être valorisés.

 

Lors des balades, les médiateurs doivent être proche des publics. L’idée est de partager avant tout un moment important pour les “passeurs de culture” et pour les autres participants de la balade : c’est un moment d’échange qui permet à tout le monde de trouver la meilleure manière de communiquer entre eux, cela se fait beaucoup plus naturellement que dans une salle de cours. Lors de la balade, les médiateurs nous donnent une clef de lecture tout en nous laissant la possibilité d'interpréter.

 

Chaque médiateur pourrait se présenter individuellement avant chaque balade comme il le souhaite. Il pourrait par exemple nous parler de ce qu'il aime dans la ville où il habite, ou encore des langues qu'il parle. C'est par exemple en commençant par en savoir plus sur les langues que pratiquait chacun que nous avons commencé à faire connaissance au tout début de ce projet.

Une langue est une manière de voir le monde. Elle fait partie intégrante de notre culture, permet d’exprimer des valeurs et des intentions. Et quelle n’a pas été notre surprise lors du premier cours - lorsque chacun des acteurs de ce projet s’est présenté - que plus de 30 langues étaient parlées dans la salle. Nous voyons cela comme une richesse qui favorise les échanges et sollicite l’intérêt des autres.

Mais s’il ne souhaite pas s’exprimer sur sa profession par exemple, qu’il ne le fasse pas. De plus, avant d’être acteur de l’expérience qu’il a vécu concernant la migration, il est avant tout un être humain, et c’est pourquoi c’est à lui de décider si tout sujet est exprimable ou non. Il ne faut surtout pas le réduire à son statut actuel.

 

Il est très intéressant aussi de savoir le lien entre le médiateur et la ville qu’on visite, pourquoi ce médiateur est là lors de cette balade et pas un autre ? Quel lien a-t-il avec la ville que l’on visite ? Le “passeur de culture” nous sert donc d'intermédiaire pour la compréhension des étapes choisies pour la balade. L’histoire du médiateur peut être fort intéressante, mais s’il ne désire pas s’exprimer dessus, tel est son souhait. Le récit de soi se présente comme un réel témoignage s'imbriquant dans la construction des balades urbaines.

On peut trouver aussi des limites dans le récit du médiateur. S’il y a un désir d'anonymat : raconter seulement des anecdotes sur la ville. S’il y a des côtés intimes et douloureux qui ne peuvent pas être partagés, raconter surtout les souvenirs dans la ville, comment on la voit, ce qu’elle inspire, la décrire en trois mots. Il est toujours difficile de sélectionner les bons mots quand quelque chose touche les sentiments d’une personne et souvent les médiateurs ont un attachement personnel à la ville qu’on visite, cela est souvent lié à leur passé, les émotions sont encore plus difficiles à gérer. Une autre peur peut être le fait de ne pas être compris.

Il a la possibilité de fixer lui-même les limites de la curiosité des visiteurs. Certains voudront en savoir plus (trop) sur son propre passé, qui peut faire resurgir des choses indésirées.

Sa valorisation se fait donc aussi dans le contrôle qu’il a sur la balade.

Il est capable de rebondir si il y a des imprévus, grâce à la préparation faite en amont et à la connaissance de sa ville. Son expérience est ce qui rend cette balade particulière. La présence du "passeur de culture" ne fera qu’augmenter la qualité de la balade.

Lors de la balade de Fontenay, nous nous sommes rendus compte de l’importance du partage de l'expérience de la personne qui présente la balade avec le public. Sans ce partage, cette balade aurait pu perdre tout son sens et devenir très banale. Les médiateurs y ont donné une puissance à ce que nous voyions et nous les écoutions.

Texte de GM, NR, CZ, NI, CP, QMB, AR

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